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FLOW GALLERY . ANTANANARIVO . MADAGASCAR
22 NOVEMBRE 2024 – 22 JANVIER 2025

Commissaire : Joël Andrianomearisoa

Home Almost Home est une formule que Joël Andrianomearisoa présente à travers le monde. Le monde et les villes qui lui sont chères. Après Paris… Chicago… Madrid… voici maintenant Antananarivo, avant un autre ailleurs… sur un autre horizon.
Une exposition collective sous le commissariat de l’artiste en collaboration avec :mentalKLINIK . Aina Jo Harimanjato . Alexandra Denage . Alexandre Gourçon . Christian Sanna . Jessy Razafimandimby . Madame Zo . Pascal Martin Saint Léon . Pierrot Men
Rina Ralay Ranaivo.

© Kevin Ramarohetra

ALL OF ME TAKES ALL OF ME
STANDING PINE GALLERY . TOKYO . JAPON
26 OCTOBRE – 14 DÉCEMBRE 2024

All of me takes all of me, une nouvelle série d’oeuvres de Joël Andrianomearisoa dans la continuité de ses oeuvres textiles

conçue spécialement pour la galerie Standing Pine Tokyo. À la fois peinture mais aussi tapisserie ces nouvelles pièces questionnent la notion de l’autoportrait et de l’intimité. Joël Andrianomearisoa est toujours dans une recherche autour de la matière et de la matérialité, plus précisément dans le textile et les étoffes. Et il est toujours question d’émotion dans la déraison.

© Standing Pine Gallery
Mais ici dans cette nouvelle série nous avons deux nouvelles approches qui s’ajoutent aux principes fondamentaux du travail de l’artiste.
Tout d’abord nous parlons de l’habit.
Le textile vêtements comme médium principal et exclusif de ces oeuvres. Des habits de l’artiste. Des costumes que l’artiste a porté, a usé. Des uniformes de Joël Andrianomearisoa
qui ont fait partie de son quotidien un temps. Son intimité. Une part de sa vie .
En deuxième temps nous parlons de peinture et de couleurs. La peinture comme sujet de l’autoportrait – la peinture la vraie peinture aussi  mais à la place de l’huile, de l’acrylique et des aquarelles … c’est le textile qui se s’offre à la toile pour en donner une nouvelle écriture.
C’est dans le dévoilement intime de ce travail que Joël Andrianomearisoa nous trouble à la fois dans notre perception visuelle mais aussi dans nos préjugés sur l’idéologie de la peinture.
Nous sommes quelque part face à une Nouvelle Vague de peinture qui nous emporte au loin mais toujours au plus près de nos  coeur.

LA VAGUE AFFECTION
BIBLIOTHÈQUE UNIVERSITAIRE DU HAVRE . BAINS DES DOCKS
LE HAVRE . FRANCE
2024

Commissaire : Gaël Charbau

En partenariat avec Rubis Mécénat, un voyage entre la Bibliothèque Universitaire du Havre et les Bains des Docks.
Entre deux lieux emblématiques de la ville, Joël Andrianomearisoa présente « l’alphabet de nos sentiments ». Deux phrases : « Sur la vague infinie se joue le théâtre de nos affections », « Sur le crépuscule du temps se dessinent nos promesses éternelles » s’inscrivent en lettres lumineuses sur les façades des Bains des Docks et de la Bibliothèque Universitaire.

© Anne-Bettina Brunet

MEASURES LULLABIES AND WHISPERS
IFA-GALERIE . BERLIN . ALLEMAGNE
2024

Commissaires : Meriem Berrada et Alya Sebti

Pour sa première exposition personnelle en Allemagne, Joël Andrianomearisoa revient sur les traces de sa mémoire. Il puise son inspiration d’une berceuse que lui chantait sa grand-mère avant de s’endormir. Iny Hono Izy Ravorombazaha, l’oiseau blanc, le rythme envoûtant de la berceuse, bande sonore de l’exposition, attire les visiteurs vers le fond de la salle, dévoilant une installation vidéo inédite. Le film, entièrement tourné à Antananarivo, inaugure une nouvelle pratique artistique pour Joël Andrianomearisoa.

MEASURES LULLABIES AND WHISPERS est une invitation à explorer le rythme des berceuses et le pouvoir de la mémoire. Les mélodies apaisantes transmises d’une génération à l’autre rappellent un profond sentiment de connexion et d’appartenance. L’essence des berceuses, des sentiments d’intimité qu’elles évoquent à leur pouvoir de guérison, est le point de départ de l’exploration poétique de Joël Andrianomearisoa dans cette installation spécifique au site.

© Victoria Tomaschko

Pour cette exposition, Joël Andrianomearisoa propose un rythme spatial alternatif en créant un nouveau chemin à travers la galerie. Les visiteurs sont accueillis par des mots, rappelant la berceuse de son enfance, portées par un mur monumental qui perturbe l’espace. L’utilisation de la poésie et de l’architecture par Andrianomearisoa crée un nouveau parcours — ce qui peut sembler évident est bien plus complexe et ambigu dans ce nouvel espace, caché derrière le mur. Au-delà des langages, les visiteurs se perdent dans les méandres d’une installation de papier noir abyssal, emblématique de sa pratique. Évoquant
THE LABYRINTH OF PASSIONS présenté à la Biennale de Venise en 2019, l’installation est à la fois dense et fragile et contamine l’espace, résonnant avec l’ambivalence de la mélodie.

Joël Andrianomearisoa poursuit son exploration poétique avec une technique malgache traditionnelle de broderie sur tissu. MANIFESTE D’UNE RUPTURE, qu’il a créé en collaboration avec des artisans de sa ville natale, Antananarivo, repousse les limites techniques de la broderie en intégrant le raphia, une fibre végétale emblématique de Madagascar. Dans ce chromatisme minimaliste, presque ton sur ton, la lecture des mots brodés est presque impossible. Les gestes ancestraux deviennent des formes de narration.

Le rythme envoûtant de la berceuse, bande sonore de l’exposition, attire les visiteurs vers le fond de la salle, dévoilant une installation vidéo. PLEASE SING ME MY SONG BEFORE YOU GO tisse des processus d’écriture, sur le matériau, le texte et l’architecture dans une imagerie qui brouille le cadre du temps et de l’espace de la narration.

Cette exposition, organisée par Meriem Berrada et Alya Sebti, fait partie de la plateforme Untie to Tie à l’ifa Gallery Berlin. Le projet transdisciplinaire Untie to Tie, qui a débuté en 2017, est une plateforme d’exposition et de recherche sur les structures coloniales dans les sociétés contemporaines.

THINGS AND SOMETHING TO REMEMBER BEFORE DAYLIGHT
ALMINE RECH . PARIS . FRANCE
2024

Commissaire : Jérôme Sans

Telle une mise à plat de son vocabulaire, l’exposition rassemble exceptionnellement l’extraordinaire diversité des médiums de prédilection de Joël Andrianomearisoa. Néons, son, poésie, tableaux, tapisseries, sculptures, objets usuels : autant d’éléments de son langage plastique sont réunis autour d’un rapport intime à l’artisanat. Moins une célébration des savoir-faire, cette exposition investigue surtout le faire, apparaissant telle une ode au travail manuel et non au préfabriqué, à l’industrialisé. En s’inscrivant pourtant dans la grande esthétique froide et arrêtée dans le temps du minimalisme, l’artiste y insère avec dextérité et d’apparence paradoxale le geste, l’individu, la voix, la poésie et les émotions.

© Nicolas Brasseur

Chaque espace apparaît comme un territoire d’investigation des nouvelles façons d’aborder le tableau à travers les nombreuses manières de travailler le textile avec la main. Coupé et cousu, filé et tissé, noué ou brodé, celui-ci devient le fil conducteur de l’exposition, tel un liant qui unit une salle à l’autre. Comme autant de réflexions, de travaux sur la mémoire, sur la main, ces matériaux sont collés les uns aux autres, transformés pour raconter des histoires nouvelles. En manipulant le textile autant que les mots, l’artiste imagine ici d’autres possibles, des choses et quelque chose à retenir avant le lever du jour, comme le suggère avec poésie le titre, dont l’imaginaire laisse supposer un entrelacement de songes, une fois la nuit tombée.

Telles des partitions sonores qui viennent ponctuer l’espace d’une nouvelle énergie, de grands rideaux tableaux redessinent les salles de la galerie. Ces parois souples proposent une nouvelle cartographie de l’espace, déployant des circulations et perceptions autres. Composés de bandes de textiles différents, mélangés, devenus des tableaux abstraits aux multiples strates, à l’image d’un collage, ces éléments suspendus viennent imbiber l’espace d’exposition d’une dimension sensorielle et font voyager d’un monde à un autre, comme des sas pour de nouvelles entrées. Presque proustiens, ces rideaux portent autant de souvenirs, de mémoires d’une sensorialité qui rappelle d’autres scénarios, des échos lointains. La matière parle ainsi dans l’ombre d’elle-même, dans son propre silence.

Rien ne se donne à lire immédiatement, les œuvres se découvrent en passant par et à travers ces tissus. Joël Andrianomearisoa fait de l’espace d’exposition son propre labyrinthe, son laboratoire formel pour traduire une pluralité et complexité inhérentes à chacun et au monde qui nous entoure.

Délicats, bifaces, ces tableaux rideaux racontent une fragilité, une vulnérabilité de l’expérience humaine, tout comme toutes les strates de pensée, de sentiments, souvent contradictoires. Ces deux faces, à l’image de la diversité des œuvres de l’exposition et de toute la polyphonie qui les compose, sont une allusion poétique à la pluralité de l’être et des émotions, à leurs tonalités multiples. Entre deux temporalités, deux romanticismes, deux sentimentalités, Joël Andrianomearisoa joue avec une poésie de la dualité. Things and Something to Remember Before Daylight donne à voir ces états d’entre-deux, faisant de la galerie un espace liminal où deux réalités peuvent cohabiter, celles du rêve et du réel, du jour et de la nuit, celles du temps et des espaces pluriels, presque indicibles.

Fabriquées à Madagascar, en Tunisie, en Belgique ou encore en France, les œuvres voyagent constamment entre les mondes, entre les langues, passant naturellement du français, au malgache, à l’anglais. A la lisière des mondes, Joël Andrianomearisoa ne cesse de croiser les territoires, les savoir-faire, les espaces interstitielles, les voix diverses qui construisent le quotidien.

Rythmée par le titre de l’exposition, la grande salle accueille les murmures de Camelia Jordana, deux néons, « Things » et « Something », dont l’ambiguïté suggèrent une poésie ouverte, comme des indices, des suggestions de sens cachés. Six grands tableaux dans la même veine que de la série Les Herbes folles du vieux logis, dont le titre est un hommage au poète malgache Maurice Ramarozaka (1931-2010), recrée des paysages imaginaires. Dans une prochaine salle, des tapisseries d’Aubusson monochromes, cette fois tissées, sont présentées et, cachés derrière un rideau dans une petite pièce, des textes brodés sont distribués dans l’espace de manière sporadique. Des sculptures minimales faites de fibres végétales envahissent l’espace. La matière devient comme le dessin ré-agencé d’une nouvelle histoire, apparaissant comme des registres, des supports de texte. Enfouis dans ces nœuds, mis dans l’ombre, les mots sont comme un mystère à découvrir.

Pour finir, comme à son habitude, en faisant coïncider deux niveaux, Joël Andrianomearisoa fait rentrer l’art dans la réalité avec ses objets éditions qui rendent l’exposition virale. Sont présentés sur des étagères blanches autant d’objets usuels pour la maison, à apporter chez soi ou à porter sur son corps, à offrir, à perdre… qui viennent ainsi habiter le quotidien de ceux qui les ont pris, comme une extension possible du temps de l’exposition.

Tel un slogan ou encore un statement poétique, Things and Something to Remember Before Daylight peut se lire de plusieurs manières, comme un espace à multiples entrées, sans début ni fin. En changeant audacieusement le sens de lecture, Joël Andrianomearisoa encourage le spectateur à se perdre dans les méandres de ses tableaux, de ses mots, à rentrer dans les mystères d’un lever du soleil approchant, aux heures suspendues de la nuit quand tout n’est que songe, rêverie et sentimentalité.

Jérôme Sans

Y SI MADRID FUERA MI CASA
GALERIE SABRINA AMRANI . MADRID . ESPAGNE
2024

Commissaire : Joël Andrianomearisoa

Raconter les géographies
Celles des autres géographies mais surtout celles de l’intime.
Tel est le principe de la proposition Y SI MADRID FUERA MI CASA.
Un processus que Joël Andrianomearisoa met en place depuis quelques temps à travers la Terre,
dans les villes qui lui tiennent à coeur.
Après Paris … Antananarivo … et Chicago
Voici Madrid.
Une formule dans laquelle il est plus qu’un artiste. Il devient surtout l’hôte d’une maison!
Et dans sa maison il convie ses amis, ses camarades et ses complices
à envahir l’espace,
à construire la maison des rêves et des désirs
converser autour du monde et du temps.
À Madrid dans le souffle espagnol la Maison devient la casa,
sensuelle, spirituelle, conflictuelle, intemporelle et éternelle.
Une maison du temps s’installe à Madrid
Dans le temps, le temps du temps

LE CRÉPUSCULE DES PROMESSES ÉTERNELLES
FLOW GALLERY . ANTANANARIVO . MADAGASCAR
2023

Cette exposition est le premier chapitre d’un cycle que Joël Andrianomearisoa déroule à travers le temps et les géographies. Ce cycle commence ici à Antananarivo, sa ville natale où sa dernière exposition remonte déjà à plusieurs années. Il rassemble dans cette exposition manifeste les marqueurs de son identité visuelle et artistique, en puisant la force de son esthétique, non seulement dans la poésie et la musicalité des mots, mais également dans les matières telles que le textile, le papier ou encore le métal

© Kevin Ramarohetra

LITANIE DES HORIZONS OBSCURS
ALMINE RECH GALLERY . FRONT SPACE . PARIS . FRANCE
2023

En accord avec le travail de Joël Andrianomearisoa et ses récentes interventions artistiques axées sur l’évolution et le changement constant, telles que l’exposition récente « Decay: An Ode to the Impermanent » à la Buro Stedelijk à Amsterdam, l’artiste malgache-français nous emmène dans un voyage à travers l’histoire de ses « Litanies des horizons obscurs » à travers 3 chapitres lors de sa présentation avec Almine Rech.

Le premier chapitre : le mot. Figure emblématique de l’œuvre de l’artiste, le mot est présenté avec le lancement d’une collection de poèmes, « Sentimental whispers », en collaboration avec Almine Rech Editions. Ce premier chapitre est complété par l’exposition de trois œuvres mettant en avant les vers de l’artiste.

© Nicolas Brasseur

Le deuxième chapitre se compose de trois œuvres textiles historiques. Un ensemble de 24 pièces ‘Labyrinth of Passions’ 2018, et une grande pièce ‘La Dérive des Sentiments II’ 2016. Joël Andrianomerisoa a été récompensé du 4ème Prix Audemars Piguet pour son œuvre, ‘The Labyrinth of Passions’, exposée à VIP ARCO-Madrid 2016, devenant ainsi le premier artiste non-espagnol à recevoir cette distinction.

Le troisième chapitre est consacré au dessin. Un médium qui permet à Joël de se laisser totalement guider par son intuition. Ces œuvres, dont une sélection a été présentée par la galerie à Art Brussels 2023, reflètent l’authenticité de la pratique de l’artiste ainsi que son inquiétude formelle.

« Les Litanies des horizons obscurs » viendront clore cette expérience, au cours de laquelle les visiteurs vivront différentes histoires à travers cette présentation évolutive. Ces pièces textiles, présentées au MACAAL à Marrakech, reflètent le désir de Joël de revenir aux sources, ainsi que son intérêt pour le savoir-faire, en redécouvrant des techniques ancestrales et en les mettant en avant dans l’art contemporain.

MY HEART BELONGS TO THE OTHER
CHURCH PROJECTS . LE CAP . AFRIQUE DU SUD
2023

L’autre est une discussion avec la terre de l’autre côté.
La terre de Madagascar.
Terre perçue non seulement comme un territoire mais aussi comme une intrigue.
Un scénario qui porte le nom de l’autre.
Un parcours autour du désir de l’autre, de la dépendance vitale à l’égard de l’autre.

© Studio Joël Andrianomearisoa

L’autre est un mystère et pourtant l’autre nous attire.
L’autre est intriguant, mais l’autre nous inspire.
L’autre est un étranger et pourtant l’autre nous interpelle.
L’autre est une géographie et cette terre nous appelle.
Le projet lui-même est une métaphore
sans donner son nom à la terre
Ainsi la présence de l’autre, des autres
L’autre des noms plein de symboles
À lire, à citer, à habiller, à déshabiller…
L’autre est une carte aveugle noyée dans l’obscurité de nos désirs.

ON A NEVER ENDING HORIZON A FUTURE NOSTALGIA TO KEEP THE PRESENT ALIVE
NOOR FESTIVAL . RIYADH . ARABIE SAOUDITE
2022

Commissaire : Hervé Mikaeloff

D’Antananarivo à Paris, de l’installation mix-media à une collaboration avec la Maison Christian Dior, le travail de Joël Andrianomearisoa est tout simplement galvanisant.

Inspiré du rythme de la ville, le travail textural déclenche un dialogue émotionnel avec le public, qu’importe son âge. Au fil des années, Joël a été invité à travailler avec les plus grands noms.

ON A NEVER ENDING HORIZON A FUTURE NOSTALGIA TO KEEP THE PRESENT ALIVE

Faite de métal et de lettres en néon, On a never ending horizon a future nostalgia to keep the present alive est une œuvre commissionnée pour le festival Noor à Riyadh. Elle aborde l’amour, l’espoir et les songes. Ou en citant les mots de l’artiste: “Un signe, une lumière, un poème… L’horizon incarne un terrain de jeu pour les yeux, mais avant tout, celui de nos songes. Ici se joue le théâtre de toutes nos affections, mais par-dessus tout, celui de nos désirs. C’est sur cet horizon que nous aspirons à un nouveau futur, tandis que nous dansons sur la vague du temps, en suivant les pas de l’instant présent. La lumière est l’ingrédient essentiel qui nous permet de rêver d’autres mondes, d’autres temporalités. »

Cette œuvre est une invitation de la part de l’artiste à interroger les multiples temporalités, les horizons, et comme à l’accoutumé les émotions et les désirs.

Hervé Mikaeloff

© Ammar Abd Rabbo

THE FIVE CONTINENTS OF ALL OUR DESIRES
ZEITZ MOCAA . LE CAP . AFRIQUE DU SUD
2022

Commissaire : Storm Janse Van Rensburg

L’atrium du Zeitz MOCAA accueille une nouvelle commande monumentale de Joël Andrianomearisoa. The Five Continents of All Our Desires célèbre les relations et les connexions. Construites à partir du matériau caractéristique de Joël Andrianomearisoa, le papier de soie noir, six sculptures à grande échelle forment un archipel suspendu, en référence poétique à l’étendue des terres et aux géographies de l’imagination. Pour Joël Andrianomearisoa, l’œuvre évoque à la fois la migration et la langue – et la recherche permanente de zones d’engagement et de désir. Il construit une vision du monde qui est délicate, ambiguë, ouverte sur le futur et sur les nouvelles possibilités de contact humain.

© Dillon Marsh

L’œuvre est conçue en dialogue avec l’intérieur en béton du musée et ce qu’il reste des silos d’origine du bâtiment ; se joue alors une véritable tension visuelle entre l’œuvre et son environnement. Tout en apparaissant comme de grandes formes noires, la matérialité fine et souple de chaque sculpture permet de rendre visibles les subtiles réactions atmosphériques, comme le bruissement du papier dû aux courants d’air provoqués par les mouvements humains.

The Five Continents of All Our Desires est accompagnée d’une installation sonore et d’une exposition de 40 dessins, première exposition importante des œuvres graphiques de l’artiste. Joël Andrianomearisoa a également collaboré avec l’équipe de conservation du Zeitz MOCAA et les partenaires détaillants du musée pour développer une gamme exclusive d’objets qui seront mis en vente. Tous les bénéfices de la vente de ces objets serviront à soutenir le travail du musée.

Cette commande a été rendue possible grâce au soutien du Fonds Yavarhoussen, Madagascar.

Storm Janse Van Rensburg

OUR LAND JUST LIKE A DREAM
MACAAL . MARRAKECH . MAROC
2022

Commissaire : Meriem Berrada

Our Land Just Like A Dream est une invitation à appréhender différemment les relations entre matières, formes et territoires en défiant la frontière communément admise entre les créations artistiques et artisanales Pour sa première exposition monographique consacrée à un artiste contemporain, le MACAAL invite Joël Andrianomearisoa à explorer les savoir-faire traditionnels marocains en investissant l’ensemble des espaces du musée. Dans un parcours immersif, l’artiste engage des dialogues avec diverses approches artistiques rythmés par une sélection d’œuvres des collections de la Fondation Alliances. Le titre de l’exposition est un vers, une poésie scandée tel un mantra qui part des origines, de la terre et évoque l’infinité de possibles que recèle la matière – première – que Joël Andrianomearisoa apprivoise, remodèle ou réinvente. Passionné par les techniques ancestrales, l’artiste collabore depuis plus de deux décennies avec des artisans chevronnés. De sa ville natale, Antananarivo (Madagascar) à Aubusson (France) en passant par Udaipur (Inde), il se plait à confronter son approche artistique à l’excellence et la poétique du geste artisanal.

© Ayoub El Bardii

Conçues exclusivement in situ, les œuvres produites pour Our Land Just Like A Dream, s’appuient sur une diversité de savoir-faire traditionnels en conversation permanente avec leurs détenteurs. Il livre des interprétations personnelles du patrimoine plastique marocain en même temps qu’il rend hommage à l’ouvrage manuel, témoin de transmissions séculaires. Sensible aux matières qu’il rencontre, l’artiste croise avec élégance et engagement une variété de médiums. Vannerie, dinanderie, céramique ou broderie se mettent au service de sa poétique pour incarner installations textiles, sculptures métalliques ou dessins sur papier organique comme autant de possibilités offertes par le nouveau territoire d’accueil de l’artiste. C’est avec le même souhait de résonance qu’Andrianomearisoa convie six artistes dans des conversations plastiques inédites. Par l’orfèvrerie, le textile, l’installation ou la gravure, chacun de ses complices plasticiens, comédienne ou musicienne répond à la déambulation lyrique menée par Joël Andrianomearisoa. Our Land Just Like A Dream fait se rencontrer artisanats de la matière, du verbe et de la voix pour créer une géographie à entrées multiples.

RANDOM DESIRES FOR A CERTAIN KIND OF ARCHITECTURE
SABRINA AMRANI GALLERY . MADRID . ESPAGNE
2022

Random desires for a certain kind of architecture a été conçue lors d’un studio que Joël Andrianomearisoa a dispensé aux étudiants en architecture de l’Institut Confluence à Paris, dans laquelle l’exercice final était de proposer un projet en partant d’une approche différente de l’architecture, au travers des inspirations
alternatives : une fragrance, un regard, un goût, une création de mode… L’artiste a décidé de se plier au même exercice pour cette exposition personnelle.

Dans l’exposition Random desires for a certain kind of architecture, Joël Andrianomearisoa aborde l’architecture en prenant pour point de départ des émotions, des mots et des humeurs, en passant par des dessins au pastel, des peintures, des œuvres textiles et des sculptures. Le résultat est une surprenante démonstration de rationalisation émotionnelle, un exercice d’équilibre des dualités, divisé en trois actes différents : un geste, une projection et un volume.

© Sabrina Amrani gallery

La première partie de l’exposition s’ouvre sur des dessins au pastel, comme une étape préliminaire à la matérialisation d’une architecture, en travaillant d’abord sur des surfaces plates, puis en élevant ces concepts à des structures tridimensionnelles. Les dessins font place à de vigoureuses peintures sur toile, où Joël Andrianomearisoa introduit la couleur dans une furieuse explosion abstraite de projection architecturale, sentimentale et nostalgique.

L’exposition se poursuit avec le nouveau corpus d’œuvres textiles Random Desires, qui sont exécutées par l’artiste comme des constructions architecturales, et ressemblent d’une certaine façon à des façades de bâtiments, avec des briques superposées et même des fenêtres. À l’aide de tissus jetés et trouvés, Andrianomearisoa tisse des architectures, forge des constructions et coud des structures.

Enfin, l’intérêt actuel de l’artiste pour  le volume  se confirme sous la forme de dix-sept sculptures de différentes tailles soutenues par un piédestal massif qui domine et occupe l’espace de la galerie, dans une réaction de l’artiste à l’idée même de la galerie et à sa fonction. Les sculptures véhiculent des textes dans les trois langues qui font partie de la vie de l’artiste : le malgache, le français et l’anglais, avec la signature subtile et poétique des textes de Joël Andrianomearisoa. 

Random desires for a certain kind of architecture répond à la question de savoir s’il est possible de faire de l’architecture à partir de perspectives non conventionnelles, au hasard du temps et de nos désirs, des désirs du monde, une architecture pour tous.

Jal Hamad

LES PRÉMICES D’UNE MÉLANCOLIE INFINIE
STANDING PINE . NAGOYA . JAPON
2022

Parler de mélancolie c’est parler de dualité.

La dualité du temps
La dualité des émotions
La dualité des désirs
La dualité des corps
La dualité de nos vies

Un jour vie, un jour mort. Un jour sourire, un jour tristesse. Un jour ici, un jour Antananarivo. Un jour in, un jour out. Un jour noir, un jour blanc.

© Standing Pine

C’est dans l’interstice de ces dualités que Joël Andrianomearisoa puise le sens et la fougue de son œuvre. Entre l’ombre d’un trait noir et la lumière du coton blanc, l’œuvre se révèle. Ici pour sa première exposition à Nagoya, à travers le textile, il conjugue le noir et le blanc mais dessine aussi sur la matière papier une empreinte au pastel gras.

Des lignes verticales comme les rythmes à double temps des battements de nos cœurs. Des lignes tracées parfois droites parfois interrompues comme des larmes qui coulent sans jamais prendre une trajectoire unique. Des larmes de joie ou de chagrin.

Dans cette nouvelle proposition Joël Andrianomearisoa nous transporte dans son univers toujours empli d’émotion. Cette émotion qu’il ne souhaite pas abstraite mais toujours matérielle comme un exercice infini. La matérialité des émotions à lire sans langues particulières et surtout sans géographie.

Joël Andrianomearisoa

JOSEP LE MONDE ET MOI
JOSEP THE WORLD AND I
JOSEP EL MÓN I JO
JOSEP EL MUNDO Y YO
CENTRE GRAU-GARRIGA D’ART TEXTÌL CONTEMPORANI . SANT-CUGAT DEL VALLÈS . ESPAGNE
2022

Commissaire : Esther Grau-Garriga I Quintana

Une image, qui jumelle l’œuvre LES NOUVELLES CARTOGRAPHIES DU DÉSIR de Joël Andrianomearisoa dans l’exposition Brise du Rouge Soleil (Aigues-Mortes, France, 2021), avec l’œuvre monument A l’Anarquia (1976) de Josep Grau-Garriga, est l’embryon de l’exposition JOSEP LE MONDE ET MOI. La mise en place de ces deux œuvres a été intuitivement révélatrice et a été le point de départ pour inviter Joël Andrianomearisoa à exposer au Centre Grau-Garriga d’Art Tèxtil Contemporani et au monastère de Sant-Cugat. 

© Studio Joël Andrianomearisoa

L’exposition réunit deux artistes de générations différentes qui ne se connaissaient pas, avec des expériences et des imaginaires appartenant à des lieux et des temps lointains et qui, cependant, peuvent dialoguer à partir de leur attitude créative commune. Avec des expressions artistiques très particulières, et avec un ensemble d’œuvres qui ont apparemment peu à voir – au-delà de l’utilisation du textile – Andrianomearisoa et Grau-Garriga partagent une combinaison fascinante de passion et d’intimité. Son travail, avec ses propres langages et codes, converge dans des aspects nucléaires et transversaux, où racines, affections, liens et un profond respect des détails de ce qui a été vécu, coexistent avec la porosité, avec le désir d’être pénétré par des horizons nouveaux et divers.

Monumentales et intimes, expansives et symboliques, Joël et Josep participent de la même manière à vivre en créant, tout en créant ce qu’ils vivent. Ils expérimentent, construisent, élaborent et transforment avec divers matériaux, sans frontières… Dans le métier à tisser, sur la feuille de papier, sur la toile ou dans l’espace. 

Josep le monde et moi parcourt des mondes symboliques en blanc, noir et rouge , couleurs qui habillent ces salles de vestiges des mondes physiques, des univers émotionnels de deux artistes qui tissent leur monde en laissant le monde les tisser.

Ce voyage est un petit monde de ses mondes, qui commence par le blanc silencieux de l’intimité, de la délicatesse des souvenirs, de la mémoire des affections. Il se poursuit avec le noir dense, la nuit calme, de solitude, de sensualité et d’infini. Il se termine par le rouge illuminateur, le rouge de la passion pour la découverte d’autres mondes.

À la fin, le monde des anges dans la salle capitulaire du cloître du monastère de Sant-Cugat; Dancing with the angels, d’Andrianomearisoa et Mort i Resurreció, de Grau-Garriga, deux grandes installations qui dialoguent, à partir du mystère sur ce qui n’est plus terrestre. 

Esther Grau-Garriga I Quintana

 

LES HERBES FOLLES DU VIEUX LOGIS
PRIMO MARELLA GALLERY . MILAN . ITALIE
2022

Les herbes folles du vieux logis c’est le titre choisi pour sa dernière série par Joël Andrianomearisoa. Un titre emprunté au poète malgache Maurice Ramarozaka et à son recueil, lui qui pensait la poésie comme une manière d’être et de vivre à travers les géographies multiples.

Cette nouvelle série en trois temps –  dessins au pastel, peintures textiles,  carré de fils de soie dorés sur cotonnade – est l’occasion d’évoquer une nouvelle fois l’une des constantes de l’œuvre de l’artiste : l’alliance et  le dialogue avec cette matière originelle  que sont les tissus, liée à sa terre d’origine et dont il se fait fort d’être l’héritier .

Cliquez ici, pour accéder à l’intégralité du texte Les Herbes Folles Du Vieux Logis de Françoise Docquiert

© Studio Joël Andrianomearisoa © Greta Belintende

AU RYTHME DE NOS DÉSIRS DANSONS SUR LA VAGUE DU TEMPS
CHÂTEAU DE VILLERS-COTTERÊTS . FRANCE
2022

Commissaire : Bernard Blistène

Œuvre produite par le programme « Mondes nouveaux »  et le Centre des Monuments nationaux. Joël Andrianomearisoa, pionnier de l’art contemporain malgache et figure reconnue de la scène artistique internationale, il a fait ses études d’architecture à l’École Spéciale d’Architecture à Paris et a d’emblée expérimenté les techniques et matières les plus variées qu’il utilise sous toutes les formes possibles.

Plasticien, sensible à l’écrit comme aux multiples formes de la poésie, Andrianomearisoa réalise ici une œuvre monumentale à partir d’un bref texte invitant « à dialoguer avec le monde ». Considérant les mots comme une matière à sculpter qu’il taille dans le métal, il construit un dispositif architectural, aux allures d’enseigne, sur laquelle il accroche la phrase, afin d’engager le visiteur, le passant à faire écho à sa sollicitation.
Conçue entre 2021 et 2022 et présentée pour la première fois dans le parc du Château de Villers-Cotterêts, future Cité internationale de la langue française, l’œuvre est tout à la fois une invitation à prendre la pleine mesure du pouvoir des mots et à rêver d’un avenir à réenchanter.

Bernard Blistène

© Studio Joël Andrianomearisoa

HISTOIRE D’UN DÉPART
AÉROPORT DE TOULOUSE BLAGNAC . TOULOUSE . FRANCE
2021 – 2023

L’aéroport de Toulouse Blagnac et Les Abattoirs, Musée-Frac Occitanie Toulouse (Musée d’art moderne et contemporain de la Ville de Toulouse et Fonds régional d’art contemporain pour la région) s’associent depuis 2012 pour présenter une suite d’expositions au sein même de l’Aéroport afin de proposer, à ses passagers et visiteurs, des moments suspendus, une respiration, et de créer une vraie expérience.

© Théo Verdier

ZARIDAINA . GEOGRAPHY OF DESIRE
LE SILO U1 . CHÂTEAU-THIERRY . FRANCE
2021

À travers les installations qu’il propose dans cette exposition au Silo U1, on peut deviner le parcours de l’artiste, qui mêle un savoir-faire appris dans le stylisme et la confection de costumes à une formations aux arts plastiques et à l’architecture. Les mètres d’étoffe qu’il collecte deviennent par exemple sculptures sous ses doigts, à la fois monumentales et fragiles. Les matériaux froissés, compressés, découpés prennent place dans l’espace en formes géométriques qui déploient en se côtoyant un paysage sensible.

© Studio Joël Andrianomearisoa

BRISE DU ROUGE SOLEIL
TOURS ET REMPARTS D’AIGUES-MORTES . FRANCE
2021

Commissaire : N’Goné Fall

Brise du rouge soleil, carte blanche à l’artiste Joël Andrianomearisoa.

Joel Andrianomearisoa présente aux Tours et remparts d’Aigues-Mortes un parcours sensible et poétique de 18 installations. Nous laissant entrevoir son imaginaire, en résonance avec l’histoire du monument et du territoire, la scénographie monumentale que nous propose l’artiste se dévoile peu à peu, alternant émotion et surprise. Le visiteur déroule un fil qui entremêle les histoires, celles que racontent l’artiste, le passé du monument, nos aventures personnelles.
Inspiré par la mémoire de l’ancienne cité portuaire ouverte sur la Méditerranée, par le poète malgache Maurice Ramarozaka (1931-2010), par la lagune et les salins, par les matières de Camargue et d’ailleurs, l’artiste propose un voyage infini, de tour en tour le long des remparts d’Aigues-Mortes, comme un long poème à la manière d’un rouleau de papyrus délivrant ses indices mystérieux.

© Studio Joël Andrianomearisoa

LES HERBES FOLLES DU VIEUX LOGIS
DOMAINE DE CHAUMONT-SUR-LOIRE . FRANCE
2021

Commissaire : Chantal Colleu-Dumond

Toujours liée à la nature, la Saison d’art 2021 fait intervenir, avec des créations originales, une quinzaine de nouveaux artistes qui dialoguent, comme à l’accoutumée, avec le paysage et l’architecture du Domaine de Chaumont-sur-Loire.
Ce sont tout d’abord deux géants de l’art, Miquel Barceló et Paul Rebeyrolle qui sont, cette fois, à l’honneur. Dotés du goût de la matière brute, de l’épaisseur des choses, de la rugosité du réel et de la nature, ces artistes ont en commun une formidable énergie. Ils ressentent et expriment profondément, dans leur puissance désespérée, la douleur et le bonheur d’être et de vivre. Miquel Barceló concevra, pour un bosquet du Parc Historique, une œuvre originale de terre cuite et de céramique, tandis que le Château accueille près d’une trentaine de grands tableaux de paysages de Paul Rebeyrolle. Traversé par d’autres violences et d’autres souffrances, Abdul Rahman Katanani installera, quant à lui, d’inattendus nids de barbelés dans les arbres du Parc.

 

En contrepoint, les délicats fils sombres et arachnéens de Chiharu Shiota, parcourront, telles de vibrantes cellules nerveuses, l’espace de la Galerie basse du Fenil, tandis que l’Asinerie accueille la subtilité des arborescences de fil et de plumes de Carole Solvay. La délicatesse chromatique des constellations de Sheila Hicks se pose, quant à elle, dans l’Escalier d’honneur du Château, tandis que les poétiques lianes de céramique de Safia Hijos gravissent les parois des Écuries.
Pour la première fois, le dessin fait son apparition à Chaumont-sur-Loire, dans les Galeries de la Cour Agnès Varda, avec les œuvres oniriques et philosophiques de Fabien Mérelle, les univers poétiques de François Réau et de Min Jung-Yeon. Une collection d’estampes de Jean Dubuffet prend également place dans la Galerie du Porc-Épic, au Château, avec l’extraordinaire série des Phénomènes.
L’aventure continue aussi avec Pascal Convert, qui ajoute à la bibliothèque de verre et aux souches qu’il a déjà montrées en 2020, une incroyable chambre d’enfant cristallisée, tandis que Chris Drury, dont le Domaine possède un très beau Carbon pool, crée une nouvelle œuvre originale dans la Grange aux Abeilles. Une œuvre extérieure inédite de Joël Andrianomearisoa converse enfin avec le végétal dans la Cour Agnès Varda.
Ces nouvelles créations, se mêlant aux œuvres déjà présentes offrent, lors de la visite au Domaine de Chaumont-sur-Loire, des moments privilégiés de poésie et de ressourcement.

Chantal Colleu-Dumond

 

 

POUR NE JAMAIS RENCONTRER LA DERNIÈRE HEURE
MAISON MARIA CASARÈS . ALLOUE . FRANCE
2021

Commissaire : Marie-Cécile Zinsou

Accompagné d’un guide et en groupe, les visiteurs partent à la découverte de l’histoire du Logis de la Vergne (inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques) et particulièrement du parcours de Maria Casarès : sa vie d’artiste, de réfugiée, de femme du XXème siècle. Au delà des traces laissées par son illustre propriétaire, cette visite est également l’occasion de découvrir l’œuvre de l’artiste plasticien, Joël Andrianomearisoa.
L’été 2021 a une saveur particulière. Il s’agit du dernier été où les visiteurs peuvent découvrir le logis tel que Maria Casarès l’avait laissé. De nécessaires travaux de rénovation ne sauraient plus attendre. Pour faire œuvre de ce moment particulier de l’histoire du Domaine, il nous fallait ritualiser ce deuil pour accueillir au mieux cette nouvelle étape.
Nous avons demandé à Joël Andrianomearisoa de venir intervenir sur ces espaces et de proposer des installations dans le Logis, pour mettre en perspective avec toute sa sensibilité et sa poésie cette problématique du temps qui passe et des traces de l’héritage qui demeurent.

© Studio Joël Andrianomearisoa

TRANSLATION OF ALL OUR LOST PASSIONS AND OUR FUTURE DESIRES
KUNSTHALLE PRAHA . PRAGUE . RÉPUBLIQUE TCHÈQUE
2021

Commissaire : Christelle Havranek

Dans la lignée du mouvement Mail Art, Joël Andrianomearisoa s’efforce de construire un nouveau genre d’échanges entre ses œuvres et le public, entre ses convictions et les réalités du monde. Afin de nouer avec les espaces transformateurs de la  Kunsthalle Praha, l’artiste a conçu un projet épistolaire qu’il a nommé Translation of our lost passions and futures desires (Traductions de toutes nos passions perdues et de nos futurs désirs). Joël Andrianomearisoa a décidé d’illuminer la façade du bâtiment avec ce message en lettres néons, et d’écrire le texte dans sa langue  maternelle : le malgache. Le choix de ne pas traduire une langue rare dans un lieu où elle a peu de chances d’être comprise est délibéré. Ne pas la traduire évite « une approximation du discours qui crée un nouveau discours ».

Cette phrase énigmatique nous invite à réfléchir à l’altérité. Le langage et le multilinguisme sont toujours au cœur du propos de Joël Andrianomearisoa. En tant qu’artiste, il a tendance à manipuler les mots comme il manipule les objets : rassemblant, combinant et interprétant des textes d’ici et là pour créer une œuvre changeante et polyphonique.

© Lukás Masner  © Shotby.us  © Vojtěch Veškrna

DANCING WITH THE ANGELS
SABRINA AMRANI GALLERY . MADRID . ESPAGNE
2021

Joël Andrianomearisoa n’impose pas de certitude, il propose une exploration sensible de cette frontière qui fige toute dualité. Il aime tisser dans cet interstice, à partir d’une multitude de possibles. En composant sereinement dans cet entre-deux, il vient défier ici la définition d’un désir qui finit par préempter le plaisir.
Dans un exercice fécond du désir, jamais associé à son pendant coupable, Joël convoque la rythmique partagée permise par la danse : un espace d’expression et de liberté corporelle créé avec l’Autre.
Par la figure de l’ange, à la fois bienveillante et invisible, il invoque cet Autre et le met en présence dans un jeu de réminiscences à plusieurs formes. Il convie le souvenir physique et rend hommage, aux frissons appris, aux extases pillées, à la part de l’autre que l’on porte en soi. Il nous suggère de suivre le chemin intime chorégraphié avec ceux qui continuent à vivre en chacun de nous.

© Sabrina Amrani gallery

A l’entrée de la galerie, telle une banderole commémorative, The Angels scande une succession de prénoms dont les sonorités diverses empêchent toute circonscription géographique. Il ne dit rien du rapport qu’il entretient avec ceux qui les portent, ceux qui l’ont imprégné et qu’il finit par inviter à s’installer en lui. Loin de l’acception aliénante associée au désir, l’artiste chérit et nourrit ces moments, ces relations, ces inspirations. Il rend ces « ouvertures sur le monde » indélébiles et les célèbre dans une puissance poétique et esthétique.

Joël crée une déambulation à partir d’une multitude de fleurs artificielles glanées en ligne et de par le monde, qu’elles soient ou non le fidèle reflet d’espèces existantes dans la Nature. Répliques de tulipes, de fleurs tropicales ou d’agapanthes s’enchevêtrent, s’apprivoisent et cohabitent dans une symbiose totémique. Affinant davantage la frontière déjà fragile des représentations dualistes, Joël ne tranche pas entre célébration et commémoration. L’installation les associe sans créer d’amalgame. L’artiste-fleuriste confie à chacune la liberté de se déployer dans leur diversité en les invitant à habiter l’espace, ensemble.
Conçue comme une suite de paysages irréguliers, la série de dessins laisse entrapercevoir çà et là, par ses linéarités répétitives, présences et absences, et vient rappeler que l’une et l’autre ne sont jamais absolues. Conjuguant la précision de la mine de plomb à l’indélébilité du pastel, les dessins révèlent des traces mémorielles couchées sur la douceur rassurante de la fibre textile. À travers un agencement intuitif mais jamais improvisé, Joël Andrianomearisoa nous emporte dans une interrogation sensible sur ce(ux) que nous sommes, par l’ affirmation irréfutable du désir. Sans jamais figer dans une géographie, il nous murmure une réponse à plusieurs voix.

Meriem Berrada

WE WERE SO VERY MUCH IN LOVE
MUSÉE D’ART ROGER-QUILLIOT . CLERMONT-FERRAND . FRANCE
2020

Commissaires : Christine Bouilloc, Nathalie Roux et Christine Athenor

En juillet 2020, l’artiste présente ainsi son projet pour Clermont-Ferrand : WE WERE SO VERY MUCH IN LOVE
« Cette phrase sonne comme un appel nostalgique pour invoquer un amour passé, une histoire d’un autre temps, un temps meilleur. Mais il n’est pas question d’amour, pas que. nous ne parlons pas d’amour mais plutôt de ce qui tourne autour de cet amour, cet amour avec un grand A ou cet amour avec un grand R (comme rupture ).
La temporalité de l’amour, son temps d’avant, la fin, la rupture, son présent, après et comment y remédier.La romance est finalement un prétexte pour parler de notre temps.notre temps qui finalement n’a pas changé mais a certainement changé notre regard.un regard nostalgique jusqu’à la promesse d’un futur certainement meilleur.C’est pour cela que la proposition est divisée en plusieurs temps. 

© Juan Cruz Ibañez

Le temps zéro, un prélude qui annonce à coup de lumière, le ton,le titre phare we were so very much in love.une parole à la ville, un appel au monde.ensuite la fugue comme à l’opéra avec un rideau qui va se dresser au milieu de l’atrium. Rideau sur lequel va se jouer le théâtre de nos affections entre transparence et opacité.
Temps deux – lacrimosa -. les larmes sont au rendez-vous pour rassurer la perte de l’être cher.mais cette peine va en même temps se dérouler sur des miroirs jusqu’à l’infini à la manière d’une boule à facettes un jour joie, une nuit douleur.
Temps trois, noir, une projection dans la tristesse, sombre, chagrin comme un état des lieux impossible sans issue. Les tissus sont là une dernière fois pour nous rappeler la sensualité des êtres, le dernier souffle.
Temps quatre, les vestiges, l’archéologie de nos passions. les beaux temps vertigo, des textiles qui se projettent entre des robes couture et à la fois des linceuls malgaches sans souffle,l’arbre mort de ma nouvelle vie pour dire que nous ne sommes pas tous morts.
Temps cinq, la promesse.Une longue et tendre musique va rythmer les battements de nos cœurs.boum boum et boum encore. Oui nous sommes en vie et même à quatre heure du matin à la lueur d’une cigarette fumée le désir sera toujours au rendez-vous. 

D’autres actes vont prendre place dans le projet des actes sans temps comme un brin de linceul au musée Bargoin ou des tableaux textiles qui vont créer des dialogues avec la collection permanente du Marq. Et pour finir à la manière d’une consolation le public sera invité à acquérir quelques produits sentimentaux à la boutique du musée en souvenir de cet amour perdu ou de la belle romance à venir. 

À nos plus belles émotions vive l’amour. » 

CE SOIR LA NUIT NE VEUT PAS S’ARRÊTER
DOMAINE DE CHAUMONT-SUR-LOIRE . FRANCE
2020

Commissaire : Chantal Colleu-Dumond

À Chaumont-sur-Loire, il use de la diversité des matières, du papier de soie au textile, en se jouant des subtilités de la lumière au service d’un récit incroyablement poétique.
Un voyage traduit de la nuit
des matières d’amour et d’absence
l’immatériel du monde invisible
la lumière noire jusqu’au vert de la vie
mélancolie
le premier jour, la dernière nuit
horizon infini
la géométrie de l’angle pour faire pleurer
le présent

© Studio Joël Andrianomearisoa

Poursuivant le voyage de la pièce I HAVE FORGOTTEN THE NIGHT, produite et présentée pour le premier pavillon de Madagascar à la Biennale de Venise 2019, Joël Andrianomearisoa replace aujourd’hui l’œuvre au Domaine de Chaumont-sur-Loire. 

Le propos de la nuit ne s’arrête pas uniquement sur cette pièce, mais devient un déploiement total de la nuit jusqu’au jour, et son éternel recommencement. 

Cinq nouvelles productions viendront ponctuer chacun des chapitres de ce récit. La proposition est articulée en 5 temps pour traduire l’immatériel de ce monde invisible. Une promenade dans la nuit noire de l’oubli jusqu’au grand jour de la vie. La mélancolie est le rythme, le papier son expression, le textile comme respiration. 

Chapitre 1 : J’ai oublié la nuit (Galerie basse du Fenil) 

Chapitre 2 : Crépuscule (Cour Agnès Varda) 

Chapitre 3 : En attente de l’aube qui nous surprendra aux rives du sommeil (Galeries de la Cour Agnès Varda) 

Chapitre 4 : Le grand jour (Galeries de la Cour Agnès Varda) 

Chapitre 5 : Never ending story (Galeries de la Cour Agnès Varda) 

SERENADE IS NOT DEAD
DALLAS CONTEMPORARY MUSEUM . DALLAS . ÉTATS-UNIS
2020

Commissaire : Laurie Ann Farrell

Pour l’artiste, « la sérénade est un geste sentimental, mais surtout un geste d’humanité – une manière de remettre les sentiments, les émotions et les désirs au cœur du débat. Une autre manière d’aborder quelque chose que notre société actuelle a perdu”En outre, l’exposition d’Andrianomearisoa affirme que « la séduction n’est pas morte, que les émotions ne sont pas mortes, et que nous sommes (tous) toujours en vie! »
Serenade Is Not Dead souligne les antécédents architecturaux d’Andrianomearisoa à travers une présentation soigneusement orchestrée de ses références textiles au corps, des paysages sérigraphiques appropriés et reconditionnés en ‘produits sentimentaux’, et des sculptures qui proposent une mini rétrospective des méthodes de travail de l’artiste. Les spectateurs s’identifieront aux explorations visuelles de l’amour et de l’envie de l’artiste ou ses “territoires du désir” à travers l’abstraction, les références à la forme, l’appropriation conceptuelle et la photographie.

Serenade Is Not Dead est soutenue par Nathalie Aureglia, Monaco.

© Dallas Contemporary Museum

TOMORROW, TOMORROW. THOSE ARE FLOWERS. SO HOW ABOUT TOMORROW?
SABRINA AMRANI GALLERY . MADRID . ESPAGNE
2019

La force de l’impact des œuvres de Joël Andrianomearisoa, les traces qu’il laisse dans l’espace et sa marque ont toujours imposé leur présence ostentatoire. L’énergie qu’elles créent rappelle sans cesse leur immédiateté, soulignant un manque de temps, un espace créé sur la base de lois chronologiques, et une acuité qui bouleverse le monochrome. Cet aspect – qui informe la totalité de la production artistique d’Andrianomearisoa – joue sur le non temps, accentue sa répétition et marque le rythme d’un non avant et d’un non après quand il emploie des références qui plongent leurs racines dans des rites anciens et semblent donc viser le passé ; son véritable acte est de révéler en termes visuels et spatiaux la genèse viscérale de l’humanité, les racines non chronologiques mais inextricablement constitutives de la nature humaine et sa manière d’être dans le monde.

© Sabrina Amrani gallery

La façon dont Andrianomearisoa s’est toujours servi d’outils expressifs différents est présentée ici, avec toute sa profusion de détails qui accentuent l’excellence procédurale et le sens fondamental dicté par le pli,  la minutie : des dimensions à travers lesquelles l’espace révèle les secrets de la couleur, ses évolutions et sa densité. L’opération accomplie par l’artiste pour cette exposition personnelle peut de prime abord sembler contredire ce qui a été dit précédemment, surtout si l’on focalise sur la force expressive et presque caustique des œuvres exposées, dont les aiguilles invisibles irritent l’air, ou peut-être accélèrent leur retrait pour laisser place au progrès de la dimension trinitaire ou destructive d’une division d’un quelconque espace-temps.

En réalité, la division suggérée par la visite de l’intérieur de l’espace de l’exposition est un vrai regard ironique, subtil et en même temps profond par rapport à la notion du temps. Le questionnement lié au sens le plus caché du passé, le sens le plus approprié du présent et le sens le plus probable de l’avenir est examiné encore plus en détail lorsque l’artiste se sert de ces compartiments chronologiques, les aborde comme des moments différents de sa carrière artistique, et se transforme donc en cobaye.

L’entrée de la galerie est marquée par la présence d’une œuvre de 2013 intitulée Dark Sky (Ciel Sombre), qui agit comme une représentation du passé, mais qui semble être une porte qui mène à la révélation de l’œuvre elle-même. Le visiteur est obligé de se confronter à un jeu dont l’objectif est de trouver la véritable entrée de l’espace de l’exposition, et qui souligne la difficulté innée d’entrer en contact explicite avec l’œuvre. Lorsque l’on trouve l’accès idéal, la lumière est révélée et la révélation est accomplie. On a l’impression d’entrer dans le processus créatif de l’artiste, un processus qui consiste exclusivement en des moments où la forme est divulguée dans toute sa dimensionnalité, et en lesquels la durée bergsonienne trouve le sommet de son expression : une absence temporaire dans laquelle le geste créatif dure dans sa manifestation absolue.

La deuxième partie de l’exposition consiste en une installation qui fait référence au présent à travers une série d’œuvres, suspendues ou non. La création la plus récente est exhibée, et ce que l’on voit ici n’est ni le temps ni l’œuvre d’art en tant que telle. A part former l’entièreté de l’œuvre, les éléments composites des miroirs servent de jeu visuel de reflets du passé et de l’avenir, ou, subséquemment, de leur conjonction en une seule étape intemporelle qui avance dans plusieurs directions.

La troisième et dernière partie de l’exposition élucide la réflexion radicale de l’artiste sur la signification appropriée de ces géants temporels, tout en ironisant sur la conception usuelle du terme futur, ainsi que sur les attentes communes liées à cette dimension temporelle.

Dorénavant, le futur est si visible et apparent qu’il est plus clair que le présent. Si clair qu’il s’affirme – qu’il s’auto-affirme – comme une véritable tautologie visuelle. Finalement, ce que ce mur de textiles et ses mots à répétition – ‘Demain, demain’ – voudraient effectivement représenter est un trampoline spatial, un référence immédiate à l’espace du présent, qui inclut aussi ce demain – ou qui l’incorpore sans le nommer. Et vous, aimez-vous les fleurs ?

Domenico de Chirico . 2019

BLUE TAKE ME TO THE END OF ALL LOVES
PRIMO MARELLA GALLERY . MILAN . ITALY
2019

Joël Andrianomearisoa, avec ses affirmations pleines, sinistres et joyeuses, n’a jamais été tenté par la gloire du Rien, mais avidement par la sobriété du Tout. Cela ne signifierait rien si les images et les espaces, l’univers de Joël Andrianomearisoa n’étaient pas là pour donner une forme au non-discours, ce nouvel inconnu.
L’œuvre de l’artiste se développe autour d’une narration non explicite, souvent abstraite, que chacun perçoit mais ne peut mettre un nom dessus. Son univers de formes tisse son travail en séquences souvent empreintes d’une profonde tristesse due à une absence impossible à combler.
Et pour cela, il utilise, sans ordre hiérarchique particulier, le son dans sa dimension immatérielle ou le livre dans son hyper matérialité, le textile soyeux ou le plastique rugueux, le noir ou les couleurs les plus chatoyantes.
Pour son deuxième solo à la Galerie, l’accent est mis sur le bleu, mille millions de nuances, celles qui rappellent les différents ciels observés chaque jour à Madagascar, son pays d’origine. Par cette nouvelle approche, Andrianomearisoa matérialise la complexité du bleu à l’infini. Plus de bleu que le bleu des yeux, l’indigo de l’humeur, les bleus et les émotions bleues.

© Primo Marella Gallery

Le travail de Joël Andrianomearisoa s’est développé au fil du temps à travers différents médiums et matériaux.
Ces dernières années, ses créations ont souvent été réalisées à partir de textiles, de papier, de bois, de minéraux, ou d’objets inattendus (miroirs, parfums, timbres… etc.) avec lesquels il réinvente la magie et provoque l’émotion.
Cette « émotion esthétique », souvent recherchée et rarement atteinte, et qui se passe de tout commentaire.

BLUE
TAKE ME
TO THE END
OF ALL LOVES
PLUS BLEU QUE LE BLEU
DE TES YEUX,
JE NE VOIS RIEN DE MIEUX,
MÊME LE BLEU DES CIEUX.
FROM BEIGE – BLACK TO BLUE.
BLUE THE COLOR OF BOYS
FOUNDED MATERIAL AND TEXTILES FROM ALL AROUND THE WORLD AND MADAGASCAR
AZURE
BLUE, HUMAN EMOTION OF SADNESS
PLUS BLEU QUE LE BLEU
DE TES YEUX
MOOD INDIGO
LE CIEL BLEU D’IMERINA
BLUE, THE BLUES, MELANCHOLY

CARTOGRAPHY OF DESIRES, THE SPACE BETWEEN US
SABRINA AMRANI GALLERY . ENCOUNTERS SECTOR ART BASEL IN HONG KONG
2019

Commissaire : Alexie Glass-Kantor

La section Encounters à Art Basel Hong-Kong, où l’on présente de grandes sculptures et des installations, reflète « le sens accélérée de l’absurde à un moment où les révolutions politiques persistantes et les soulèvements sociaux font partie de notre nouvelle normalité » selon Alexie Glass-Kantor, commissaire de cette section pour la cinquième année consécutive. « Le thème Still We Rise (Nous nous levons encore) explore les seuils entre la vie et la mort, entre l’effondrement et la résurrection. »
Elle explique que plus de la moitié des participants sont de la région. « Et aussi, la plupart de ces artistes n’est pas connue de tous. » Cette année, la présentation inclut huit projets spécifiques au site et quatre installations déjà existantes.
L’œuvre d’Andrianomearisoa consiste en quatre lignes de poutres en bois à des hauteurs différentes. 21 draps de lin avec des éléments en papier de soie sont accrochés à ces poutres, dont l’une est équipée de sept lampes fluorescentes qui correspondent aux actes qui constituent l’œuvre.
Elle est ni une peinture, ni une sculpture, ni un assemblage architectural, bien qu’elle ait un rapport avec tous ces arts. Différents éléments de l’installation font référence à l’architecture, à la peinture et à la sculpture, mais aussi à l’amour, au désir, à la perte, au désespoir et à l’espoir.

Gareth Harris . 2019

NO HABÍAMOS TERMINADO DE HABLAR SOBRE EL AMOR
CENTRO DE ARTE ALCOBENDAS . MADRID . ESPAGNE
2018

Dans le travail de Joël Andrianomearisoa, la mélancolie, les souvenirs et les narratifs personnels sont tressés dans la mémoire physique et émotionnelle des matières que l’artiste emploie pour construire ses œuvres. L’exposition personnelle  No habíamos terminado de hablar sobre el Amor invite le visiteur à suivre une histoire en six actes où les structures, le papier de soie et les textiles évoquent des souvenirs et des émotions.
L’exposition se déploie à travers  les espaces d’exposition de l’établissement, envahissant la médiathèque et d’autres lieux du musée où l’artiste intervient avec des œuvres textuelles sur vinyle. Comme un exercice de peintre,  l’œuvre de Joël Andrianomearisoa étudie la lumière.Il travaille avec des volumes, de la matière et de la lumière, mais au lieu de pigments et d’huiles, son point de départ est le textile et le noir.

© Sabrina Amrani Gallery

SUR UN HORIZON INFINI SE JOUE LE THÉÂTRE DE NOS AFFECTIONS
FONDATION ZINSOU & MUSÉE OUIDAH . COTONOU . BÉNIN
2018

Commissaire : Marie-Cécile Zinsou

La Fondation Zinsou donne à l’artiste Joël Andrianomearisoa, l’ensemble de ses espaces du siège de la Fondation à Cotonou au Musée de Ouidah, à travers une carte blanche en 3 actes sur 3 espaces, intitulée Sur un horizon infini se joue le théâtre de nos affections.
La première exposition personnelle d’envergure de l’artiste sur le continent et au Bénin. Sur un rythme inédit, il investit les espaces : installations, de mots, d’objets, d’images, de sons et d’humeurs avec la complicité de l’ensemble de l’équipe de la Fondation, des personnes d’amitié et des savoir-faire locaux.
Sur un horizon infini se joue le théâtre de nos affections, est une exploration sensorielle, en interaction avec chacun. Il est question de sentiment, de désir, du monde, de notre temps, d’une rencontre, un jour ou pour toujours, d’un départ, d’un voyage, d’un avant et après.
Un atelier en constante évolution avec des éléments en mouvance et des rendez-vous. Un monde, propre à l’artiste, emprunt d’une dualité où douceur et caresse se confrontent parfois avec froideur et fragilité. En cultivant cette ambiguïté, Joël Andrianomearisoa nous donne à voir la construction collective d’une architecture sentimentale obsessionnelle, parfois sombre mais surtout sensuelle.

© Yanick Folly

ACTE I

Le temps d’une rencontre ou pour toujours
siège de la Fondation Zinsou à Cotonou
La scène se passe dans un hôtel quelque part dans le monde.
Un de ces grands hôtels d’un autre temps mais excessivement d’aujourd’hui.
De la réception au jardin, des coulisses aux escaliers en passant par les chambres et la salle de bal, les regards dansent et les corps se rencontrent.
Battements de cœur – Instant fragile.
Au rythme de ces palpitations, les miroirs négocient avec nos images amoureuses. Un bouquet fou embrasse la chanson de la terre lointaine.
Dans une salle d’attente sentimentale, les draps cherchent la perfection.
Dans The Ballroom se joue le théâtre de notre société.
Et un festin dans le restaurant mondain annonce déjà la fin.
En route pour la gare, le port, l’aéroport … 

ACTE II

Le Dernier baiser
 -Jardin d’Essai – Route de Ouidah-
« On s’y love,
on y rêve le monde,
et on s’y donne surtout le dernier baiser
avant de sombrer dans la nuit noire de l’oubli » 

ACTE III 

Après
L’oubli
Musée Ouidah
Après les rencontres, voici les séparations. Certains vont partir et d’autres rester. Une salle d’embarquement, un quai de gare, embarcadère la nuit, bruissant de mille adieux. Alors à l’étage, la solitude est là, présente dans l’absence. Les larmes noires s’éclairent à la lumière de l’oubli.
Les jardins nous rappellent les beaux souvenirs, les mouchoirs au vent recueillent nos larmes. Quels yeux tes yeux, loin si loin, si loin dans le noir.

Joël Andrianomearisoa 

LE PLI
FUNDAÇAO LEAL RIOS . LISBON . PORTUGAL
2018

Commissaire : Miguel Leal Rios

Le Pli, une exposition personnelle  de Joël Andrianomearisoa, est la première présentation de ses œuvres au Portugal.
L’espace de notre vie n’est ni continu, ni infini, ni homogène, ni isotopique. Mais sait-on vraiment où il se brise, où il se courbe et où il s’assemble ? Nous ressentons une impression trouble de fissures, de hiatus, de points de friction. Nous avons parfois la vague impression que cet espace reste bloqué quelque part, ou qu’il explose ou s’entrechoque.

© Bruno Lopes

LES SAISONS DE MON COEUR
SABRINA AMRANI GALLERY . MADRID . SPAIN
2017

Joël Andrianomearisoa emprunte le titre Les saisons de mon cœur à un poème du livre Pétales de l’écrivain, poète et critique malgache Elie-Charles Abraham, militant de la nostalgie qu’il a sûrement ressentie lors de son exil en 1940. C’est à ce moment-là qu’il a écrit cet ouvrage de poésie dont chaque partie correspond à une saison de l’année. On peut noter qu’il a écrit ces poèmes en français, lorsque Madagascar était encore une colonie française. Ils évoquent avec nostalgie la ville d’Antananarivo occupée par les français, et parlent de séduction et de sentimentalité. Abraham dépeint la vie comme des pétales de fleurs, délicates et qui changent en permanence selon la saison, réactives à l’obscurité et au temps. L’exposition Les saisons de mon cœur est en deux parties : la lumière et le temps. La première partie présente des œuvres textiles connues d’Andrianomearisoa, une évolution de ses séries en papier de soie : The Labyrinth of Passions (Le labyrinthe des passions). Pour cette nouvelle collection, Andrianomearisoa revient sur sa technique de labyrinthes à répétitions et à accidents, afin de créer des représentations des quatre saisons imbibées de l’essence de sa pratique. 

Méticuleusement cousues à la main, faites de textiles sophistiqués et ordinaires récupérés, ces œuvres sont attachées comme des tableaux à une structure, et connectent les niveaux inférieur et supérieur de la galerie, La structure – qui nous rappelle la formation d’architecte de l’artiste – accapare l’espace de la galerie et le transforme en un corps sillonnée de veines : les veines de la vie et du temps. Cette annonce nous portera à travers des paysages aux différents horizons dans une promenade qui est la vie elle-même, et qui mène au niveau inférieur de la galerie, là où la deuxième partie de l’exposition se révèle.

© Sabrina Amrani gallery

La deuxième partie de l’exposition Les saisons de mon cœur surprendra ceux qui connaissent l’approche d’Andrianomearisoa. Dans nos propres vies, nous devons briser certaines choses et sortir de notre zone de confort afin d’avancer. De façon identique, l’artiste explore ce qui se passe dans l’espace entre l’aller et le retour. Au sous-sol de la galerie, Andrianomearisoa se sert d’un langage nouvellement découvert pour déployer les véritables saisons de son cœur, les différentes périodes de sa vie, les reflets de moments personnels. Ils deviennent une œuvre d’art à travers un nouveau support dans la pratique de l’artiste : la broderie. La temporalité de ses broderies a permis une réflexion profonde pendant leur production. Liée à la métaphore des saisons, elle représente aussi l’obsession et la passion, en lien avec l’Art brut et l’artiste marginal Jules Leclerq qui, après avoir été interné dans un hôpital psychiatrique, commença à collectionner des fils et des bouts de tissus quand il travaillait dans la blanchisserie. Plus tard, il a fabriqué des broderies complexes et baroques dans l’isolement de sa cellule.

Les cinquante broderies qui forment la deuxième partie des Saisons de mon cœur racontent une histoire où le temps est considéré comme une ligne infiniment changeante, avec des paysages, un coucher du soleil à couper le souffle, les vagues de l’océan ou le manteau de neige de la montagne. Mais ce qui nous surprend sont les couleurs vives choisies pour créer ces broderies, une nouveauté dans l’art d’Andrianomearisoa. Tout comme Allighiero e Boetti avec ses azzaris et ses mappas, Joël a conçu ces œuvres, mais a laissé aux brodeuses de son studio à Madagascar le soin de sélectionner et de coordonner les couleurs des fils récupérés afin de créer une esthétique aléatoire pour chaque pièce.

Les saisons de mon cœur d’Andrianomearisoa détaille les différents battements de nos cœurs, traduit l’écriture de nos propres vies et appelle davantage à être ressenti que compris. Il raconte une autre histoire de la nouvelle vie et du nouveau travail de l’artiste, et les nouvelles matières dont il se sert dans sa vie nouvellement trouvée : l’arbre mort de cette nouvelle vie.

 

LE LA TOUR DU MONDE
GALERIES LAFAYETTE . PARIS . FRANCE
2017

Invité par les Galeries Lafayette à l’occasion d’Africa Now, Joël Andrianomearisoa présente un tourbillon de poésie sous la coupole.
Les Galeries Lafayette invitent leurs clients au cœur d’un écrin prestigieux qui les plonge dans un lieu irrationnel et enchanteur, à l’origine d’une expérience unique. L’enseigne invite artistes et créateurs à réaliser des créations originales au sein du grand magasin et sous sa Coupole qui valorisent et subliment ce patrimoine architectural.
Une tour du monde construite de drapeaux, de témoignages, de mots venus d’Afrique. Mais une Afrique vive, audacieuse sans imagerie. Le projet est construit comme un terrain de jeu poétique, invitant les visiteurs à s’y perdre.