PERIPHERAL SUN
VIN VIN GALLERY . VIENNE . AUTRICHE
2022

Commissaire : Kami Gahiga

L’exposition présente les œuvres de quatre artistes : Joël Andrianomearisoa, Kapwani Kiwanga, Marin Majic et Maja Ruznic. Les artistes sélectionnés sont originaires des côtes orientales de l’Afrique et de la péninsule des Balkans, mais chacun d’entre eux a une approche distincte des aspects du nationalisme et n’a pas d’attachement central à une identité ou un pays spécifique. L’exposition explore comment la signification cartésienne et symbolique des frontières s’érode avec le déplacement et la migration. Les thèmes de la nostalgie, de l’entre-deux et de la mélancolie se manifestent dans les œuvres de chacun des artistes à travers une multiplicité de médias : peinture, installation, dessin et collage.

Peripheral Sun lance un débat sur la question de savoir à quelle boussole on se réfère lorsqu’on pense à l’Orient et reconnaît les différents pôles d’influence qui existent aujourd’hui.

La conception de l’exposition amène le spectateur à s’accoutumer à des points de vue alternatifs sans s’appuyer sur un parcours linéaire spécifique, créant ainsi un réseau ouvert d’échanges sans trajectoire fixe.

© Vin Vin Gallery

L’élégante précision et la simplicité que l’on retrouve dans l’œuvre d’Andrianomearisoa se retrouvent dans sa structure tridimensionnelle Maison Imaginaire, qui fait écho à la formation d’architecte de l’artiste par son engagement dans l’espace et l’environnement.

Maison Imaginaire (2021) est une maquette de la sculpture métallique monumentale d’Andrianomearisoa que l’artiste a été chargé de réaliser à Aigues-Mortes, en France. Sa structure flotte élégamment entre deux des tours historiques d’Aigues-Mortes. Les murs et le port fortifiés de la ville ont été construits au 13e siècle par le roi Louis IX afin d’établir une route commerciale vers l’Orient, et ont vu le départ des septième et huitième croisades occidentales.

La Maison Imaginaire d’Andrianomearisoa évoque le paradoxe des désirs humains : s’enraciner dans les structures construites tout en désirant s’échapper, briser les murs et les barrières. Robuste à première vue étant donné sa composition en acier, elle est simultanément fragile, ambiguë et ouverte.

Étoffe des Songes (2016) est un diptyque en noir et blanc qui reflète la fascination de l’artiste pour les qualités malléables des textiles qu’il décline à travers la superposition de différentes nuances de noir et de blanc. Madagascar abrite certains des plus beaux centres de production de soie et de tissus. Le diptyque démontre également la recherche d’Andrianomearisoa sur les éléments contrastés et la dualité. À une échelle physique plus petite mais avec une résonance égale, on trouve ses dessins Soratra (2022), qui fusionnent les préoccupations de ses projets antérieurs et son installation I Have Forgotten the Night, présentée à la Biennale de Venise. Celle-ci comprend une série de 8 diptyques représentant des textes et des poèmes écrits en malgache, en français et en anglais, réalisés spécifiquement pour Peripheral Sun. Les soudures de contrastes d’Andrianomearisoa capturent le jeu équilibré d’éléments opposés.

Kami Gahiga